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[ZOOM SUR] Caroline CALVO-CAVALIE (Prix ICN 2020) Group Director, Global IT Delivery Operations at The Coca-Cola Company.

Zoom sur

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13/07/2020

Comment cultiver son réseau et accroître ses compétences & ses méthodes de travail dans un environnement multi-culturel ?

ICN Alumni a eu la chance d'échanger avec Caroline Calvo-Cavalie, diplômée du programme Grande Ecole 1988 et Prix ICN 2020, actuellement Group Director, Global IT Delivery Operations at The Coca-Cola Company.


Quels sont les points forts d'une société comme Coca-Cola ?

L’étendue géographique de la société (nous sommes présents dans plus de 200 pays dans le monde) et la diversité culturelle qui l’accompagne. Dès ma première mission en tant que consultant, j’ai été très enthousiasmée par les différentes cultures et la façon de travailler lorsque chaque réunion comprend 3,4,5 et aujourd’hui parfois plus de 10 nationalités. Il se développe une façon de travailler qui est très liée a la culture de la société. Ce n’est ni français, ni américain, ni chinois. 

Je dis toujours que j’ai 3 nationalités : française, américaine et Coca-Cola.

Quelles ont été les grandes étapes de votre parcours une fois votre diplôme en poche? 

La première étape a été mon stage de fin d’études chez Ernst & Young (en 1988) obtenu grâce à un ancien ICN. Je suis restée environ 7 ans chez E&Y et Coca-Cola France (embouteilleur de Coca-Cola en France) a été mon dernier client puisque j’ai été embauchée par la suite en 1995.

Ensuite, l'acquisition de l’embouteilleur Coca-Cola France par Coca-Cola Enterprises aux US a fait que je me suis très vite retrouvée intégrée à l’équipe chargée de l’acquisition.

En 2002, j’ai reçu une offre pour un poste aux Etats-Unis, et depuis je vis de l'autre côté de l'Atlantique.


A quoi ressemble l'IT dans une société telle que Coca Cola ? 

L’évolution de la technologie nous a beaucoup aidé à faire évoluer un éco-systeme très complexe. 

Coca-Cola, ce n’est pas une société, c’est un système qui comprend The Coca-Cola Company (concentré et marketing consommateurs) et 225 embouteilleurs franchises dans le monde. Chacune de ces sociétés a son informatique. Historiquement, les projets dits de standardisation devenaient obsolètes avant même de s’être terminés. De nos jours, le Cloud, l’approche Agile et le développement collaboratif nous permettent d’être beaucoup plus efficaces dans le déploiement à grande échelle de nos solutions. 


Coca-Cola, ce n’est pas une société, c’est un Système qui comprend The Coca-Cola Company (concentré et marketing consommateurs) et 225 embouteilleurs franchises dans le monde. J'appelle souvent cela les United Nations of Coca-Cola. » 

Pouvez-vous nous donner un peu plus de détails sur la fonction que vous occupez aujourd'hui ? 

J’ai passé une grande partie de ma carrière chez Coca-Cola sur des projets à l’échelle du Système (Company + embouteilleurs). Cela est une de mes compétences clés car il est en fait peu commun d’avoir un profil mixte. Aujourd’hui je suis revenue a une fonction globale après quelques années centrées sur les US. Je m’occupe avant tout d’intégrer les plans des 4 grandes régions: Amérique du Nord, Amérique latine, APAC et EMEA pour s’assurer que les équipes se concentrent sur les initiatives stratégiques comme le Marketing Digital, Data & Analytics et e-commerce. Un point devenu capital dans les dix dernières années est la nécessité de faire la place aux initiatives stratégiques tout en maintenant un niveau de service acceptable en exploitation. Sans une intervention de leadership intentionnelle, l’approche par défaut conduit a des systèmes non flexibles incapables de s’adapter a la vitesse requise dans l’économie actuelle. Par exemple, sans le “cloud”, je pense que nous serions très en retard et incapable d’être performants notamment dans la marketing digital ou le consommateur est au centre de la stratégie. Chaque consommateur est unique et l’approche marketing peut maintenant être personnalisée. 


En quoi votre réseau a-t-il été un atout dans la construction de votre parcours?

Mon premier geste de navigation de réseau a été de prendre l’annuaire des anciens ICN pour trouver un stage…le reste s’est fait très naturellement. J’ai toujours été très attentive aux opportunités et pris le temps de connaitre mes nouveaux collègues au fur et a mesure des rencontres. 

Quand je suis arrivée aux US, j’ai bénéficié d’un accueil formidable. Ensuite j’ai cultivé ces relations et suis restée très sélective. Intentionnellement, je ne cherche pas à accumuler les contacts et je ne participe qu’a des évènements qui ont un but et un sens pour moi. Les personnes avec qui je suis connectée sont des connections solides - des gens avec qui j’ai travaille longuement ou avec qui j’ai eu des conversations marquantes.


Aux USA où les codes professionnels peuvent être différents des autres pays, quelle place occupe le networking dans le parcours professionnel voire personnel? 

Aux US, le networking est une véritable discipline mais je vois beaucoup de gens s’égarer… Je préfère l’art de créer des connections intentionnelles - basées sur des centres d’intérêts communs. Je fais aussi très attention à ne jamais abuser mes connections : je pense toujours a un échange. J’ai très souvent vu des gens utiliser leurs contacts à des fins très intéressées à court terme puis disparaître après avoir obtenu ce dont ils avaient besoin. Mon conseil est de traiter son réseau comme sa famille et ses amis, et non comme un groupe de gens dont on peut simplement puiser des ressources à ses propres fins.


Quels souvenirs les plus marquants gardez-vous de vos années ICN? 

La méthode d’apprentissage. L'équilibre entre les cours et les études de cas. Et surtout, l’apprentissage par “système D”. Savoir comment naviguer, se débrouiller, savoir chercher quand on en connaît pas quelque chose ou que l’on n’a pas la réponse. 

Les rencontres. J'ai passé mon examen d'entrée à l’ICN à côté d'un jeune homme qui est plus tard devenu mon mari. La camaraderie également : les relations développées à ICN restent.

Les enseignements. J’ai fait partie d’une des premières promotions “Organisation et Systèmes d’information”. Je me souviens tout particulièrement des cours de PGE de Jacky Koehl, de Bruno France Lanord et de Christian Bourion. Tous ces cours résistent complètement a l’épreuve du temps.

Une anecdote : Jacky Koehl venait de nous présenter le concept de la matrice de Porter. Le cas d’études suivant, nous n’avions eu que de cesse d’utiliser ce concept et de créer une très belle matrice sur le tout premier Mac dont nous disposions. Malheureusement, ce n’était pas la bonne méthode d’analyse et nous ne pouvions vraiment tirer aucune conclusion. Mr Koehl nous a donc dit “ce que vous venez de nous montrer est comme la photographie d’un chameau vu de face”. Je peux vous dire qu’aujourd’hui encore, je fais très attention a mes représentations graphiques et outils d’analyse : j’ai vu de nombreux chameaux de face dans ma carrière !

Pour finir, Caroline ajoutera : 

La route vers l’objectif ne peut pas toujours être droite, elle doit souvent être ajustée et c’est en ça que l’agilité est un point fort : l’actualité du moment avec la crise sanitaire que nous vivons en est un bon exemple.



Retrouvez l'interview d'Alain Godard, deuxième prix ICN 2020


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