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Portrait de Fanny Sanson (ICN 2009), ostéopathe animalière

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22/02/2016

Fanny Sanson (ICN 2009) exerce le métier d’ostéopathe animalière qui, seul, ne lui permet pas de gagner sa vie. Mais cette activité lui offre une opportunité qui n’a pas de prix : travailler au contact des chevaux, sa passion.

Certains parlent à l'oreille des chevaux. D’autres les manipulent. C'est le cas de Fanny, 29 ans, ostéopathe animalière. La jeune femme vit à proximité de Lisieux (Normandie), avec ses trois juments et « plein d’autres petites bestioles » : des lapins, des chèvres, des poules... « Je mesure 1,65 métre et pèse 50 kilos : on ne m’imagine pas soigner des chevaux mais j’emploie des techniques qui rendent la force inutile » assure-t-elle.
 
Les problèmes que l'ostéopathe doit résoudre - une boiterie, une raideur, etc.- sont souvent dus à une chute, à un travail ou à une selle inadaptée. Comment s’y prend Fanny pour cerner d' où vient le mal ?
« J'observe tout d' abord le cheval à l'arrêt, puis en train de marcher. Si tout va bien, sa marche doit être ample, souple .Si ce n’est pas le cas, s’il y a un blocage, je touche l'animal. Rien qu’en le frôlant, je vais me rendre compte des zones de chaleur, de tension. Là où l’énergie ne passe plus. Souvent, le premier blocage en entraîne d’autres s’il n' est pas soigné . Le cheval devient un bloc de béton" explique-t-elle.
« Je m’occupe de cinq à six chevaux par mois ». Pour être un bon ostéopathe animalier, il faut donc de la sensibilité, du calme, de l’écoute mais aussi savoir se poser des questions et connaître l’anatomie par cœur. Pour soigner un animal, Fanny commence la plupart du temps avec de la kinésithérapie. « Il est souvent bloqué depuis trop longtemps pour attaquer directement en ostéo. Je les masse donc pour décontracter les muscles,  je pratique de l’ostéopathie structurelle - le « crac » - qui emmène l ' articulation là où elle est allée le plus loin pour repartir sur de bonnes bases. Cela fait comme un « reset » […]
 
 
À l’origine, c’est pourtant bien les équidés qui attirent Fanny : « Ma passion pour le cheval a toujours été là, mais ma mère préférait que je fasse de la danse. C'était mieux pour mon corps. À 13 ans, j’ai fini par gagner ! J’ai commencé à monter dans un centre équestre du côté de Metz (57). Au départ, j’y allais une fois par semaine puis, après six mois, trois fois par semaine. Au bout d’un an, j’ai eu mon premier cheval ».
À l’adolescence, cette passion ne la lâche pas. Bonne élève, sans figurer parmi les meilleurs de son lycée Fabert, à Metz, Fanny est également sensible et un peu rebelle […]. Après le bac, la jeune femme veut continuer l’équitation. Elle renonce donc à s’inscrire dans une classe préparatoire, jugée trop prenante, pour préparer un DUT (diplôme universitaire de technologie et génie biologique, option agronomie à l'IUT Nancy-Brabois (54), avec le projet d'intégrer ensuite une école d’ingénieurs. « J’avais en tête de devenir ingénieure des Haras nationaux. Mais l’étude de l’agriculture (son côté élevage, cultures) ne m’a pas du tout branchée. Le cheval était davantage abordé sous l’angle de " l’abattoir », regrette-t-elle.
 
Son DUT en poche en 2006, Fanny cherche alors une bifurcation du côté des écoles de commerce. « Mon idée était de me former à un boulot pour gagner de l’argent la semaine et monter le weekend. Elle passe les banques d'épreuves Tremplin et Passerelle et intègre ICN à Nancy, école de Commerce et management, dans le but de travailler dans le marketing du luxe. « Je visais le seul et unique poste de chef de produit sellerie chez Hermès J’ai donc réalisé des stages dans cette entreprise et chez Lanvin». Début 2010, en fin de quatrième année, elle part en échange universitaire au Canada. « À mon retour, j’apprends qu’Hermès souhaite me reprendre. Personnellement, après mon séjour au Canada, je n’allais pas très bien. Le blues du retour ... Je n’avais qu' une envie : être avec des chevaux . Je ne suis donc jamais retournée chez Hermès… »
 
« Jongler entre deux formations fut très dur »

 
Fanny se renseigne sur les écoles d’ostéopathie et choisit I'IFOA (Institut de formation d'ostéopathes animaliers) près de Nîmes (30). Elle y entre en septembre 2010 pour deux ans (aujourd’hui, la formation dure cinq ans). « Pour être admis, il fallait un bac + 2 et le galop 7 (le meilleur niveau en équitation) .Les promotions se composaient de neuf étudiants aujourd’hui, une trentaine.  Nous étions tous cavaliers et nous avions des chevaux autour de nous (…). Juste avec ces cours, je m'ennuyais peu », avoue-t-elle.
 
En 2011, en milieu de cursus, Fanny décide donc de passer le BPJEPS (brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport), le diplôme de moniteur, alors qu' elle possède déjà le BAFA (brevet d 'aptitude aux fonctions d'animateur). Avec ses deux diplômes - celui de et le BPJEPS commence à travailler.
« À l’école, je ne doutais pas que mon insertion professionnelle serait un problème. Aujourd’hui, il est clair que je ne peux pas vivre seulement de l’ostéopathie équine. À Paris et en Normandie, nous sommes trop nombreux sur le marché de l’emploi. Et trop d’étudiants continuent d'être formés. Je suis donc contente d’avoir un brevet professionnel et le master ICN».
 
Fanny donne des cours d’équitation chez les particuliers et fait des remplacements dans des poneys clubs. Elle vend des selles sous le statut d'autoentrepreneur, depuis 2012. Elle a créé une chambre d'hôtes chez elle en juillet 2015. Enfin, elle va bientôt ouvrir une écurie. « C’est juste une question d’organisation…et puis, je suis un chef d’entreprise dans l’âme ! J’adore mes journées .Tous mes métiers ont un point commun, une connexion. C’est également épanouissant de soigner les animaux, de transmettre aux élèves, d’être au contact avec les clients, d’être utile ... Cela me correspond beaucoup plus que le marketing de luxe »
 
Cerise sur le gâteau : quand elle travaille chez elle, Fanny a le temps de faire ce qui lui plaît le plus : monter à cheval.
 

Source : l’ETUDIANT mars 2016 
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